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Par isy ochoa le 10 Janvier 2015 à 15:10
Je ne suis pas né esclave.
Je suis né homme libre
Dans un pays de soleil et de paix
Avec seule contrainte me méfier des carnivores.
La liberté alors je ne savais pas qu’elle portait un nom.
Sous l’arbre aux palabres
Les anciens jamais ne racontaient des histoires
Où l’homme noir
Traqué dans la forêt
Etait attaché comme antilope ou buffle
Et porté dans des bateaux de marchandise humaine.
Je ne suis pas né esclave.
Je m’enfuirais quoi qu’il arrive.
Je ne suis pas né pour les coups de bâton
Les chaînes et les privations
Pour que l’on viole mon épouse
Et fasse de mes enfants des prisonniers.
Ils ont voulu me punir
La première fois où je me suis enfui
Ils m’ont coupé une main
La seconde fois, les chiens m’ont pris un pied
Mais, boiteux
Je courais tant et tant
Dans la forêt des tourments, libre.
Libre.
Je voulais être libre.
Ils m’ont coupé la langue
Mais cela ne suffisait pas à me couper les ailes.
Certains essayèrent de blanchir leur peau
Au fil des générations
Cela voulait dire alliance avec les blancs
Tant que faire ce peut
Je ne m’y serais pas résolu.
Blanchir sa peau
Certes,
Mais cela ne voulait pas dire
Abolir ses traits perle d’Afrique.
Africain tu es né
Africain tu mourras
Que tu sois d’ici ou bien de là.
Sur cette terre
Tes racines sont profondément africaines
Avec une tête de zèbre tatouée
Dans ton cœur au sang vif.
Je ne suis pas né esclave.
Mes chaînes sont lourdes.
Tes chaînes ne sont plus aux chevilles
Elles ne coupent plus ton sang rebelle
Non,
Elles sont invisibles.
Elles te coupent la glotte
Quand tu es privé de nourriture
Elles te coupent la circulation
Quand dans la rue tu dors sur le banc de l’infortune
Elles te coupent la respiration
Quand dans la prison tu marches en long
En attendant la justice de l’homme blanc
Elles te cisaillent l’âme égarée
Quand tu prends l’insulte en pleine face
Elles te lient le cœur
Avec le barbelé de l’intolérance
Et le racisme qui te pend aux branches du saule
Du sacrifice
Scies ton cou aux veines si gonflées
Qu’elles s’étaient pourtant promis un jour de crier
Haut et fort :
Je ne suis pas né esclave !
Carole Radureau (05/01/2015)
Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons
http://cocomagnanville.over-blog.com/2015/01/je-ne-suis-pas-ne-esclave.html
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Par isy ochoa le 20 Juin 2014 à 14:52
C’est un petit chat noir
Culotté et curieux
Avec au fond des yeux
Une allumette d’espoir
Qui brille et qui scintille
Un rai jaune dans le soir
C’est un petit chat noir
Ronronnant caressant
Collant comme un aimant
Une brindille d’amour
Qui surgit tout de malice
Un éclat dans le miroir
C’est un petit chat noir
Pelage brillant et luisant
Cirage sombre jais riant
Un compagnon fait l’un
Qui jaillit tout soudain
SOS tendresse à recevoir
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Par isy ochoa le 28 Juillet 2013 à 16:35
Anémone de neige
Scintille de sa lumière puissante
Le cœur bleu désagrège
Les pensées jaunissantes
Anémone de lait
Vitamine sur le feutre blanc
Sa pâleur immaculée
Est pureté en son cœur aimant
Anémone fleur de coton
Douceur d’un moment calfeutré
Sur le duvet de molleton
Une étamine dorée s’est égarée
Anémone-colombe
Pétale lumineux vole au vent
Libre, pur et sans ombre
Il fertilise le moment présent
Son message d’amour vrai
Distille des mots veloutés
Son message d’amour frais
Sourit de ses pétales éclairés
Carole Radureau (27/07/2013)
Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons
«Anémones blanches». Acrylique sur toile, 89 x 115 cm. © Isy Ochoa 2012.
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Par isy ochoa le 26 Juin 2013 à 18:16
Le mont Gerbier de Jonc © Isy Ochoa 2013 pour Phil@poste
Il était un petit ru bien seul
coulant ses remous dans son lit pierreux.
Il s’ennuyait. Les poissons tumultueux
ne venaient guère troubler sa demeure de pierre.
Il décida d’aller chercher fortune
dans un autre lit. Celui d’une amante éperdue.
Elle était grande, jolie et prospère,
ses bras larges, ses courbes généreuses,
grands ouverts accueillirent le petit ru.
Ils marièrent leurs eaux limoneuses
en méandres puissants, en flots amoureux,
roulant leur ondine au gué de nombreuses ères,
ils mirent au point un adage millénaire :
oui, les petits ruisseaux font les grandes rivières,
et si ces dernières ont toujours l’onde pure,
elles diffusent aux hommes à l’esprit ouvert
leur message de solidarité pour les siècles futurs.
Carole Radureau (26/06/2013)
Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons
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Par isy ochoa le 18 Mars 2013 à 11:40
"Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis)", acrylique sur papier, 9,3 x 9,3 cm, © Isy Ochoa 2013
Le martin-pêcheur
Un éclair bleu
D’un coup sec fend l’air
Il survole sous nos yeux
L’onde qui tremble, éphémère
Son bec affûté
Plonge brusquement
Il ressort encombré
D’un poisson brillant
Minuscule entremets
Aux écailles d’argent
Martin le gobe d’un trait
Le pêcheur est content
Carole RADUREAU (05/04/2013)
Poème inédit de Carole Radureau, ne pas utiliser sans son consentement
Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons
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